dimanche 11 mars 2012

Le Cinéma de Propagande.



 Hitler, et son chef de la propagande, Joseph Goebbels, ont utilisé toute sortes de procédés artistiques pour faire de la propagande : Le graphisme, la photo, la peinture etc... Mais le plus incroyable d'entre eux, est le cinéma. En effet, Hitler et Goebbels appréciaient tout particulièrement le cinéma, car il pensait que le potentiel du cinéma en tant que propagande étaient immense. C'est un moyen courant, pratique et quotidien de faire passer un message très net aux populations, et cela à marché relativement très bien marché...
     
 Présentation.


        Ce que nous allons présenter, est bien l'oeuvre cinématographique de propagande nazie la plus tristement célèbre : "Le Juif Süss" (Jud Süss en Allemand.) C'est Joseph Goebbels, chef de la propagande Nazie qui demande aux studios Allemands en 1938 de produire des films a des fins raciste et antisémite. C'est ainsi que naît le "Jud Süss", en 1940. Le scénario de ce film a été entièrement tiré d'un livre écrit par un Juif, Lion Feuchtwanger, et réadapté de manière antisémite et raciste par les Allemands. La réécriture du scénario a été attribué a Eberhard Wolfgang Moeller et a Veit Harlan. Ce film a été tourné et réalisé par Veit Harlan dans les studios de Babelsberg, sous la supervisions de Goebbels .


(Affiche officiel du film, "Le Juif Süss") 




(Eberhard Wolfgang Moeller , qui c'est occuper de la réecriture du scénario .1906-1972, voir fin du site.)


 (Veit Harlan, qui a réalisé le film. 1899-1964, voir fin du site.)




  (Joseph Goebbels , Chef de la propagande Nazi.1897-1945, voir fin du site.)


      
  Confrontation du Film et du texte original.




      Résumé du film sorti en 1940 :  
                L'histoire se déroule a Stuttgart, en 1733. Süss Oppenheimer devient le conseiller financier d'un petit duc, le duc de Wurtemberg. Lorsque des notables refusent au duc un prêt pour le financement d'un opéra, d'un ballet et d'une garde ducale, c'est Süss qui va avancer l'argent au Duc ( ==> mise en valeur du côté cupide du Juif). C'est ainsi que pour compenser ses dettes, le duc va le nommer à la direction des routes du duché et des péages. Süss décide alors de construire des routes, mais il va devoir éventrer la maison d'un forgeron nommé Bogner, et le fera pendre car il va s'opposer formellement a la destruction de sa demeure (==> mise en valeur du côté inhumain et méchant du Juif). De plus, Süss multiplie les conquête se multiplie : il va faire de la femme du duc, sa maîtresse, et va tomber amoureux de la jeune Dorothéa, fille de Sturm, le conseiller des Etats. Sa main lui sera refusée deux fois, jusqu’à ce que Süss la prenne de Force. Mais la malheureuse, par honte, ira se noyer dans les marais. C'est lors de la mort soudaine du duc, que la population se soulève, sous la direction de Faber, le fiancé de Dorothéa, Süss est alors arrêté, comdamné pour avoir abusé d'une jeune chrétienne, et pendu en place publique (==> mise en valeur du besoin d'humilié les juifs pour pouvoir les éradiqué). Alors, un nouveau décret interdit les juifs de vivre a Wurtemberg.


        Résumé du texte originel de Lion Feuchtwanger écrit en  :  
           Ce livre parle de la vie tragique de Joseph Süss Oppenheimer (1698-1738), le plus célèbre « Juif de cour » de son temps. Cet individu à l’intelligence redoutable se distinguera de sa communauté d’origine par son attitude de libre penseur impénitent. En 1732, après avoir travaillé notamment à Vienne et à Prague, il croise sa destinée en la personne du Prince  Karl-Alexander. Süss a tôt deviné les bénéfices qu’il pourrait retirer pour sa carrière en aidant ce chef de guerre criblé de dettes. L’appuyant financièrement, il va permettre au nobliau de se hisser au rang de Duc de Wurtemberg et devenir son conseiller privilégié. Mais accusé de commerce sexuel avec des chrétiens, il sera pendu en place publique .


 Analyse 


   Voici quelques passages du texte original de Lion Feuchtwanger. Ces extraits démontre bien que a l'inverse du film de propagande nazi, Lion feuchtwanger voulait déplorer la condition juive et la faire connaitre de tous.

"... tous l'avaient dans le sang, au plus intime de leur sentiment : la profonde, secrète et sûre conscience que le pouvoir n'avait aucun sens, aucune constance, aucune valeur.

Ils avaient été si longtemps petits et faibles parmi les peuples de la terre, nains, ridicules atomes épars? Ils savaient qu'exercer ou subir le pouvoir n'a pas de réalité, n'a pas d'importance.

 Les colosses du pouvoir ne s'effondrent-ils pas l'un après l'autre ? Mais eux, les sans pouvoir, ils avaient donné son visage au monde. 

Et ce savoir de la vanité et de l'insignifiance du pouvoir, tous les Juifs le possédaient, qu'ils fussent puissants ou humbles, libres ou dans les chaînes, proches ou éloignés des autres.

 Non en mots nettement formulés, non en notions mesurables, mais inscrit dans leur sang et leurs sentiments. 

C'était ce savoir secret qui amenait soudain sur leur lèvres ce sourire énigmatique, doux et supérieur, dont leurs ennemis s'irritaient doublement, parce que ils l’interprétaient comme une insolence destructrice, et parce que toute leur cruauté et toutes leurs tortures étaient impuissantes devant lui.

 C'était ce savoir secret qui unissait les Juifs et les fondait ensemble, et rien d'autre? Car en lui résidait le sens du Livre.

 Du Livre, oui, de leur Livre. Ils n'avaient pas d'Etat qui les rassemblât, pas de pays, pas de terre, pas de roi, pas de forme de vie commune. Si, pourtant , ils étaient un, plus un que tous les autres peuples du monde, c'était le Livre qui les amalgamait. 

Qu'ils fussent bruns, blancs, noirs ou jaunes, grands ou petits, magnifiques ou en haillons, athées ou pieux, qu'ils restassent toute leur vie dans une pèce tranquille ou courussent le monde dans un tourbillon doré et bariolé, tous au fond d'eux-même, portaient l'enseignement du Livre. 

Divers est le monde, mais il est vanité et poursuite du vent ; un et unique, cependant , est le Dieu d'Israël, Celui qui est au-dessus de toute chose, Adonaï. Parfois, bien spur, la vie, comme de mauvaises herbes, étouffaient cettte Parole, mais elle est restée ancrée en chacun d'eux ; aux heures où ils devenaient eux-même, ou leurs vie arrivait à son sommet, elle était là ; et quand ils mouraient, elle était là ; et ce qui coulait à flots de l'un a l'autre, c'était cette Parole. 

Nous n'avons rien que le Livre."
                                               
Lion Feuchtwanger, "Le Juif Süss" .   


      Dans cet extrait, L'auteur nous dit clairement que depuis longtemps, les juifs ont été estimé comme faibles, et impuissant. Ils nous dit aussi que pour les juifs, le pouvoir "n'avait aucun sens, aucune constance, aucune valeur", et que c'est çà qui les rend aussi "arrogant" aux yeux du monde. Parce que ils avaient compris que la course a la hiérarchie était inutile, et qu'il fesait preuve d'une grande lucidité, le monde leurs en voulaient. C'est à cause de cette intelligence que les juifs se font sans cesse martyrisé, "torturé". Mais l'auteur écrit aussi que si les juifs ont su rester ensemble, même si ils n'avaient "pas de pays, pas de rois, pas de vie commune", c'est parce que ils s'accrochaient a quelque chose : le Livre. (en réalité la Thora, bible des Juifs),  Nous voyons bien ici que la volonté de cette écrit est de parler de la condition des Juifs mais à partir d'un témoignage réel, qui n'engendre donc aucun propos raciste, ou antisémite. C'est la que la grande différence est marqués entre le livre original et le film ; C'est que le film, dénature totalement les propos de Lion Feuchtwanger, et fait de ce livre, une sorte de documentaire Anti-Juifs. Les Allemands ont alors même réussi a transformé la paroles d'un juif, afin bien montré qu'ils pouvaient les humiliés, et même retourné leurs arts contre eux.







           L’engouement et l'importance donnée a ce film par les Nazis fût phénoménale. Plus de 20 millions de vues en Europe dont 10 millions en Allemagne et 1 millions en France. En Allemagne, des séances spéciales sont organisées pour la police, car ce film est présenté comme une sorte de formation quant au comportement des Juifs. Il sera présenté a la "Mostra" de Venis et y recevra le Lion D'or, et son réalisateur, Veit Harlan recevra le prix 1943 de la UFA ( Universum Film AG. créée en 1917 dans un but de propagande politique et militaire. Elle devint ensuite un organisme d'État sous le régime national-socialiste avant d'être dissoute en 1945. Elle avait créé en 1940 la filiale française Continental-Films).







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